Parasomnie : l’essentiel à savoir sur ces troubles du sommeil

36% des Français disent souffrir d’un trouble du sommeil. Parmi ces troubles du sommeil se trouvent les parasomnies. De quoi s’agit-il exactement ? Quels sont les différents types de parasomnies ? Quels sont les traitements possibles contre ces troubles nocturnes ? Quel type de parasomnie existe chez l’adulte ? Et les enfants dans tout ça ? Voici les thèmes que nous allons aborder dans cet article consacré à la parasomnie. Ainsi, vous découvrirez l’essentiel à savoir sur ces troubles du sommeil. 

Parasomnie définition : de quoi s’agit-il exactement?

Comme nous l’avons évoqué, les parasomnies font partie des troubles du sommeil. Au même titre que l’hypersomnie et l’hyposomnie.

Étymologiquement, le terme parasomnie se compose de « para » (à côté) et « somnie » (sommeil). Il désigne donc l’ensemble des troubles qui se passent lors du sommeil. Ou à la lisière entre sommeil et éveil, comme lors des phases d’endormissement ou de réveil

Parasomnie du sommeil

Plus précisément, les parasomnies regroupent les manifestations motrices (bouger, marcher, se lever), verbales (parler, chanter) et/ou sensorielles (entendre, sentir, voir…). Ce type de comportement se passe donc lorsque les patients se trouvent en plein sommeil. Ou lorsqu’ils sont entre le sommeil et l’éveil

Si dans la majeure partie des cas, ces troubles sont bénins, ils restent problématiques. Et peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé, comme :

  • La perturbation du sommeil (des patients et de leur entourage)
  • Des blessures (pour les patients ou l’entourage)
  • De la fatigue, de la somnolence, de la honte ou encore de l’anxiété

En règle générale, les patients n’ont aucun souvenir de leurs épisodes de parasomnie à leur réveil. Sauf dans le cas des cauchemars dont ils peuvent se souvenir au moment de se réveiller.

La parasomnie existe aussi bien chez l’adulte que chez les enfants

Quels sont les différents types de parasomnies?

Parasomnie du sommeil lent profond

Cette catégorie regroupe :

  • Le somnambulisme : ce sont des manifestations motrices simples. Se lever, marcher, généralement les yeux ouverts. Les gestes sont maladroits mais peuvent parfois être complexes (ouvrir une porte…). 
  • Les éveils confusionnels : aussi appelés trouble de l’éveil. Les patients sont désorientés. Ils semblent éveillés mais ont des difficultés à s’exprimer et à comprendre.  Cela ressemble au somnambulisme, mais dans cette parasomnie le sujet ne quitte pas son lit. 
  • Les terreurs nocturnes : à ne pas confondre avec les cauchemars. Ce sont des épisodes courts mais impressionnants. Avec des cris, des pleurs…. La personne ne réagit à aucune intervention de son entourage. Elle se calme spontanément. 

Parasomnie du sommeil paradoxal

Durant la phase du sommeil paradoxal, le sujet peut vivre les troubles nocturnes suivants :

  • Les Troubles du Comportement en Sommeil Paradoxal : abrégés TCSP. Il s’agit de la mise en action d’un rêve. Cela peut entraîner un comportement intense et plutôt violent. Cette parasomnie est souvent détectée chez l’adulte de plus de 50 ans
  • Les cauchemars : ce sont des rêves désagréables qui provoquent souvent le réveil du dormeur. Souvent terrifiants et angoissants.
  • Les paralysies du sommeil isolées et récurrentes : généralement bénignes mais peuvent provoquer de l’anxiété. Ce sont des épisodes courts (quelques secondes) de paralysie motrice généralisée. Ils se passent souvent au cours de l’endormissement et de l’éveil. 
  • La catathrénie : les personnes gémissent, grognent ou émettent d’autres vocalisations nocturnes

Parasomnie du sommeil lent et paradoxal

  • Trouble alimentaire du sommeil : en état de réveil partiel, le dormeur va manger ou boire. En plus du risque de consommation de produits caloriques, il y a un risque de consommation de produits non comestibles. Souvent le patient n’a aucun souvenir d’avoir mangé. 
  • Sexsomnie : les personnes souffrent d’une activité sexuelle, parfois frénétique. Elles n’en ont aucun souvenir au réveil.
  • Syndrome de recouvrement parasomniaque : Plusieurs parasomnies peuvent avoir lieu en même temps. Par exemple des signes de TCSP avec des signes de somnambulisme
  • Énurésie : communément appelé pipi au lit.

Parasomnie des phases préliminaires du sommeil

  • Rythmies d’endormissement : mouvement répétitif ou stéréotypé. Peut toucher la tête (mouvement d’avant en arrière ou de droite à gauche). Mais aussi le tronc ou l’ensemble du corps. Cela peut se répéter lors de chaque changement de cycle de sommeil. 
  • Hallucinations hypnagogiques : touchent particulièrement les femmes.  Souvent visuelles, elles ne durent que quelques secondes. Elles sont parfois associées à des épisodes de paralysie. Elles sont appelées hallucinations hypnopompiques si elles surviennent au réveil. 
  • Bruxisme : c’est ce qu’on appelle communément le grincement des dents.
  • Somniloquie : le fait de parler en dormant. 
  • Syndrome de la tête qui explose : STE. Perception d’un bruit violent (explosion, arme à feu…) dans la tête au moment de l’endormissement. Peut aussi être associé à des flashes ou une sensation de chaleur. 

Parasomnie chez l’adulte

Les parasomnies survenant lors du sommeil profond

Elle représente environ 4% des parasomnies totales.  Certains de ces troubles peuvent apparaître lors de la phase du sommeil lent profond. C’est la phase du cycle de sommeil au cours de laquelle notre organisme récupère le plus de la fatigue physique. En principe, car les parasomnies viennent perturber ce sommeil. Ce qui sur le long terme peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.    

Les types de parasomnie les plus courants lors de cette phase sont :

  • Le somnambulisme 
  • Le trouble de l’éveil 
  • Les terreurs nocturnes 

Il est vrai que ces parasomnies touchent principalement les enfants. Mais lors du sommeil lent profond certains adultes peuvent en souffrir. 

Les causes de ces épisodes durant la nuit peuvent être multiples. Comme pour l’énurésie, elles peuvent avoir une cause génétique (ce qui explique que le cas se retrouve chez les adultes). Cependant, le plus souvent, les causes sont liées à des éléments extérieurs. Comme :

  • La privation de sommeil
  • La consommation d’alcool
  • Certains traitements psychotraumatiques
  • Le stress
  • La pratique d’une activité physique intense le soir

Lorsque la parasomnie devient récurrente, un traitement médicamenteux peut être envisagé. Nous y reviendrons. 

Les parasomnies survenant lors du sommeil paradoxal

La parasomnie la plus courante chez l’adulte lors du sommeil paradoxal est le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP). Il touche principalement les hommes de plus de 50 ans.  En plein rêve, la personne se lève et « vit » son rêve. Cela signifie qu’elle accomplit des mouvements et des actions parfois complexes. Ces mouvements peuvent être plus ou moins intenses et violents.  

Un syndrome d’apnée du sommeil peut aggraver le TCSP. Dans le cas de cette parasomnie chez l’adulte, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé. En effet, il peut prescrire des médicaments en accord avec son diagnostic. 

C’est aussi lors du sommeil paradoxal que les paralysies surviennent. Ces épisodes, généralement brefs, peuvent être source d’angoisse pour la personne. En effet, incapable de bouger, elle peut faire une crise de panique. D’autant plus que dans certains cas, plusieurs parasomnies peuvent survenir en même temps. C’est ce que l’on appelle le syndrome de recouvrement parasomniaque. 

Parasomnie chez l’enfant

La plupart des parasomnies, comme l’énurésie, sont normales chez les enfants. Cependant, si l’énurésie persiste après 5 ans, il peut y avoir d’autres causes. Il peut alors être conseillé de consulter un professionnel de santé. 

C’est pareil pour les deux autres formes de parasomnies les plus fréquentes chez les enfants qui sont :

  • Le somnambulisme 
  • Les terreurs nocturnes

Le somnambulisme touche 15% des enfants entre 1 et 15 ans. Si on se concentre sur les enfants dont l’âge se situe entre 6 ans et 15 ans, ce chiffre est de 40%. Ces deux pourcentages concernent les enfants qui ont vécu au moins un épisode de somnambulisme. 

Les enfants qui vivent des épisodes réguliers de somnambulisme sont moins nombreux. En effet, ils ne représentent que 1% à 6%. À noter que le somnambulisme est plus fréquent chez les garçons. Cette parasomnie apparaît vers l’âge de 4 ans et disparaît naturellement après la puberté. Si ce n’est pas le cas, pensez à consulter un professionnel de santé

L’autre trouble le plus fréquent est les terreurs nocturnes. Chez les enfants de moins de 15 ans, les terreurs nocturnes répétitives représentent entre 1% et 3%. Pour les enfants d’âge préscolaire, ce pourcentage augmente et passe à 6%. 

Les chercheurs pensent que les terreurs nocturnes sont beaucoup plus fréquentes chez les enfants de moins de 2 ans. Mais elles passent sûrement inaperçues.  Les parents trouvent souvent ça « normal » qu’un nourrisson se réveille brutalement en criant en pleine nuit. 

Les garçons et les enfants souffrant de difficultés psychologiques sont plus sujets aux terreurs nocturnes. Comme pour les autres troubles du sommeil, en cas de récurrence, il est préférable de consulter un professionnel de santé.  

Traitement de la parasomnie

Traitement chez l’enfant

Traitement naturel

Comme nous l’avons évoqué, la plupart des parasomnies sont normales durant l’enfance. Elle ne nécessite donc pas forcément un traitement médicamenteux. 

Avant toute chose, notamment dans le cas des terreurs nocturnes, il est important de rassurer l’enfant. De lui expliquer qu’il s’agit d’un phénomène normal qui passe avec le temps. Les parents doivent prendre le temps de le rassurer et surtout ne pas le culpabiliser parce qu’il a peur, ou qu’il pleure

Pour éviter que les parasomnies ne surviennent, il faut établir un bon rythme veille-sommeil. Si besoin reprogrammer une sieste. Si ces troubles ne cessent pas, une psychothérapie peut être envisagée. 

Traitement avec médicaments

Si les symptômes persistent, ou s’aggravent, alors il faut absolument consulter un professionnel de santé. Lui seul pourra établir un diagnostic, et si nécessaire, prescrire les médicaments adaptés.

Le plus souvent, le médecin prescrira de l’amineptine (ou Survector). Avec des doses de 40 à 150 mg par jour selon les besoins. Pour les adolescents du Lorazépram (aussi appelé Temesta) pourra être prescrit. 

Le Flurazépam et l’Imipramine, qui étaient souvent utilisés avant, ne sont presque plus prescrits actuellement. 

Traitement chez l’adulte

Traitement naturel

Avant d’envisager un traitement médicamenteux, il faut réinstaurer un bon équilibre de vie. En effet, comme nous l’avons vu, des causes extérieures, comme un manque de sommeil ou l’alcool, peuvent entraîner des parasomnies. De même, si des phases d’angoisse surviennent, mettre en place des techniques de relaxation peut aider à améliorer la qualité du sommeil. Et donc limiter le risque de parasomnie. 

Traitement avec médicaments

Dans certains cas plus graves, la mise en place d’un traitement médicamenteux peut être nécessaire. 

Par exemple, des médicaments à base de mélatonine et de clonazépam. Dans tous les cas, avant de prendre un médicament, il faut consulter un professionnel de santé. Certains traitements prescrits pour lutter contre certaines maladies peuvent occasionner des parasomnies

C’est le cas de certains bêta-bloquants ou les médicaments agissant sur la dopamine. Ces derniers sont par exemple utilisés comme traitement pour la maladie de Parkinson ou le syndrome des jambes sans repos. 

FAQ – Parasomnie

Quels sont les facteurs de risques des parasomnies ?

Il existe de nombreux facteurs pouvant provoquer une parasomnie. Comme :
• Le stress
Un choc émotionnel (deuil, déménagement…)
Le sport, plus particulièrement la compétition
Le manque de sommeil
Le décalage horaire
Les drogues, notamment l’alcool et les somnifères
Certaines maladies
La fièvre
Certains médicaments

Pour rappel, les parasomnies sont normales chez l’enfant, et peuvent occasionnellement apparaître chez l’adulte. Comme l’énurésie, les terreurs nocturnes ou encore le somnambulisme par exemple. Ce n’est que si les symptômes sont récurrents ou vraiment gênants qu’il faut consulter.

Combien de personnes sont concernées par les parasomnies ?

Selon plusieurs études, les parasomnies concernent environ 4% des adultes. Ce pourcentage monte à 17% chez les enfants
Chez les enfants, on trouve principalement les éveils confusionnels, le somnambulisme et les terreurs nocturnes. Les adultes et les personnes âgées, quant à eux, souffrent principalement du trouble de comportement en sommeil paradoxal.
Chez les adolescents et les adultes d’âge moyen, on note surtout la présence de paralysies.

Quels sont les symptômes des parasomnies ?

Les symptômes de la parasomnie sont divers et variés selon le type de trouble. On trouvera par exemple :
Des gémissements, des grognements et autres vocalisations inarticulées
Des comportements sexuels inconscients ou involontaires
Des mouvements répétitifs et/ou brusques
Des hallucinations (visuelles, auditives, voire sensorielles)
Du bruxisme (grincement de dents)
Des paralysies

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