hyperactivité et troubles du sommeil : définition, relation et solutions

L’actualité médicale fait régulièrement l’objet de résultats d’étude sur les liens entre l’hyperactivité et les troubles du sommeil. La description des symptômes liés à des troubles respiratoires du sommeil et au Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH) peut effectivement conduire à des confusions de diagnostic, notamment chez l’enfant. Or la distinction est essentielle afin d’appliquer le bon traitement. Dans cet article, nous revenons sur les relations entre l’insomnie et l’hyperactivité et plus spécifiquement sur l’impact d’un TDAH sur le sommeil de l’enfant. Nous donnons également quelques pistes pour améliorer le sommeil de l’adulte ou de l’enfant en cas d’hyperactivité. 

Hyperactivité: définition

hyperactivité

L’hyperactivité, souvent associée au Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), se manifeste par un excès d’activité motrice et de difficultés à maintenir l’attention. Le TDAH est principalement diagnostiqué chez les enfants, garçon ou fille. Mais il se manifeste aussi chez des adultes, de façon plus ou moins sévère. Les symptômes varient selon l’âge et le contexte de vie de l’individu. Ils se cumulent ou non parmi la liste suivante :

  • une agitation continuelle et des difficultés à rester assis ;
  • une facilité à être distrait et des difficultés de concentration ;
  • une difficulté à finir les tâches ;
  • une impulsivité marquée ;
  • une tendance à agir sans réflexion préalable ;
  • des difficultés à attendre son tour et à se conformer à la discipline commune ;
  • des sautes d’humeur et de l’irritabilité ;
  • des problèmes de coordination ;
  • une hyperémotivité et des crises de colère fréquentes ;
  • un sommeil irrégulier et de courte durée.

Les manifestations de l’hyperactivité impactent significativement les performances à l’école, au travail et les interactions sociales. Le TDAH n’est pas seulement un trouble du comportement, mais une condition neurodéveloppementale complexe. Il est fréquemment lié à des anomalies dans le fonctionnement cérébral, notamment dans les zones régulant l’attention et le contrôle des impulsions. 

Au fil des années, diverses actualités médicales ont relaté des études sur ce trouble. Les résultats montrent que les personnes atteintes de TDAH peuvent présenter des différences dans la structure et le fonctionnement de certaines parties du cerveau. L’hyperactivité ne se résume donc pas à un simple « excès d’énergie ». C’est un trouble profondément enraciné dans la neurobiologie de l’individu. Il nécessite une compréhension et une approche thérapeutique adéquate pour gérer ses manifestations et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.

Hyperactivité et troubles du sommeil: Quelle relation ?

hyperactivité et troubles du sommeil

Les liens entre l’hyperactivité et les troubles du sommeil ont fait l’objet de plusieurs études. Les résultats ont mis en évidence une association étroite entre les troubles du sommeil et le TDAH. Dans un sens, l’hyperactivité est fréquemment à l’origine d’un sommeil perturbé. Dans l’autre, il apparaît qu’un sommeil troublé pourrait être à l’origine d’un diagnostic de TDAH. Selon les études, entre 50 à 75% des personnes porteuses d’un diagnostic de TDAH souffrent de troubles du sommeil. 

Insomnie et TDAH

L’interaction entre l’insomnie et le Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est complexe et bidirectionnelle. Les personnes atteintes de TDAH sont souvent plus susceptibles de souffrir d’insomnie. Leur hyperactivité mentale et physique rend difficile l’endormissement et le maintien d’un sommeil réparateur

Les études montrent que ces troubles peuvent être liés à une perturbation du rythme circadien. 75% des patients atteints de TDAH affichent ainsi un retard d’environ 1 heure et demie dans la production de leur mélatonine, l’hormone du sommeil. Leur baisse de température corporelle et leur phase de sommeil physiologique se trouvent également retardées. C’est ainsi que prend place l’insomnie pour ces personnes. 

Les patients souffrant de TDAH manifestent par ailleurs une vigilance accrue en soirée et une sensibilité à la lumière. Des traitements comme la mélatonine le soir et la luminothérapie le matin peuvent aider à réguler ces rythmes perturbés.

D’autant que l’insomnie, à son tour, peut exacerber les symptômes du TDAH. En effet, la personne qui en souffre risque d’avoir des accès de somnolences et des difficultés d’attention et de concentration en journée. Elle peut alors avoir tendance à s’agiter pour se maintenir éveillée.

Un cercle vicieux est en marche, où le manque de sommeil augmente les difficultés d’attention et l’hyperactivité.

Un contexte avec trop de stimuli

Le cerveau déjà fortement stimulé des personnes atteintes de TDAH pâtit de l’environnement créé par notre société moderne. Notre fonctionnement cérébral est surstimulé par :

  • une exposition quasi constante à une pollution visuelle, entre écrans, panneaux publicitaires, enseignes lumineuses ;
  • une pollution sonore, notamment en milieu urbain ;
  • un rythme de vie accéléré, intense, chargé.

Ces stimuli excessifs provoquent une excitation cérébrale encore plus importante. Ils rendent d’autant plus difficile l’obtention d’un sommeil de qualité. Ce phénomène est d’autant plus marqué chez les enfants, dont le cerveau en développement est particulièrement vulnérable aux effets des stimuli environnementaux excessifs.

Des traitements peu adéquats

Traditionnellement, les traitements du TDAH se concentrent sur la gestion des symptômes comportementaux et cognitifs, souvent avec des médicaments stimulants.  Ces derniers sont généralement des psychostimulants, dont le seul disponible en France est le méthylphénidate. Ce traitement issu de la famille des psychotropes agit sur le système nerveux central.

Cependant, ces traitements peuvent parfois aggraver les troubles du sommeil, en particulier l’insomnie. C’est pourquoi d’autres approches peuvent être testées en première intention ou viennent compléter la prise de médicament. Il s’agit de stratégies comportementales et d’une hygiène de sommeil rigoureuse.

Certains spécialistes explorent notamment comment l’ajustement de l’horloge biologique pourrait atténuer les effets du TDAH. Par ailleurs, la similitude des symptômes entre le TDAH et les troubles du sommeil peut conduire à des diagnostics erronés. C’est pourquoi il est important de prendre en compte les problèmes de sommeil lors du diagnostic du TDAH. N’hésitez pas à vous rapprocher des antennes locales de l’association TDAH France pour obtenir des informations et du soutien. 

Réussir à améliorer le sommeil d’un hyperactif

améliorer le sommeil d’un hyperactif

Comprendre les défis du sommeil chez l’hyperactif

Améliorer le sommeil des personnes atteintes d’hyperactivité nécessite d’abord de comprendre les défis spécifiques que rencontrent ces enfants et ces adultes. Le TDAH peut perturber le rythme circadien, entraînant des difficultés à s’endormir et à rester endormi. Ces perturbations sont souvent exacerbées par une sensibilité accrue aux stimuli environnementaux et par des niveaux d’énergie inégalement répartis tout au long de la journée. Si des changements d’habitudes peuvent améliorer le sommeil d’un hyperactif, il n’en reste pas moins que des paramètres neurologiques entrent en jeu qu’une routine seule ne peut pas toujours contrecarrer. 

Stratégies pour un meilleur sommeil

Voici quelques mesures qui peuvent être prises pour améliorer le sommeil des enfants hyperactifs et des adultes souffrant de TDAH :

  • Une routine de coucher

Un rituel de coucher inclut généralement des activités apaisantes, comme la lecture, la relaxation ou l’écoute de musique douce. Cette routine signale au corps qu’il est temps de se détendre. Il est bien sûr essentiel d’éviter tout type d’écrans lumineux au moins une heure avant de dormir. La lumière bleue perturbe effectivement la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Or celle-ci est déjà retardée dans sa sécrétion chez nombre de patients atteints de TDAH.

  • Un environnement de sommeil optimal

Le cerveau des personnes souffrant d’hyperactivité étant extrêmement sensibles aux stimuli environnementaux, le soin apporté à l’espace sommeil est d’autant plus important. Cela implique de minimiser le bruit et la lumière dans la chambre et d’assurer une température confortable. Pour certains, l’utilisation d’appareils d’aide au sommeil, comme des machines à bruit blanc, peut être bénéfique. Veillez également à choisir un lit de qualité.

  • Des approches thérapeutiques

Parallèlement aux changements de style de vie, certaines thérapies peuvent être efficaces. La thérapie comportementale cognitive (TCC) pour l’insomnie, par exemple, a montré des résultats prometteurs. De plus, un suivi médical pour ajuster tout traitement médicamenteux en cours est essentiel, car certains médicaments pour le TDAH peuvent perturber le sommeil.

FAQ – Hyperactivité et troubles du sommeil

Quelle est la différence entre TDAH et trouble du sommeil ?

Si une telle question se pose, c’est que la confusion entre le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) et les troubles du sommeil n’est pas si rare que ça.

Il faut dire que les symptômes de l’un comme de l’autre sont très proches. Ainsi, un sommeil insuffisant ou troublé, comme celui observé dans les cas d’apnée obstructive du sommeil, peut conduire à des difficultés d’attention et des comportements qui ressemblent à ceux associés au TDAH. 

D’autres études révèlent que la majorité des individus souffrant de TDAH présentent des anomalies dans leur horloge biologique. Elles conduisent à des perturbations du sommeil, voire une privation de sommeil, et une exacerbation des symptômes du TDAH. 

Le risque est grand de diagnostiquer un TDAH et d’attribuer les perturbations du sommeil à cette pathologie, alors qu’il peut s’agir d’un réel trouble de sommeil.
De la même façon, on peut passer à côté d’un TDAH en s’arrêtant à un diagnostic posé sur le sommeil.

TDAH vs troubles du sommeil

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité. Ces symptômes se manifestent généralement dès l’enfance et peuvent persister à l’âge adulte. 

Les troubles du sommeil, en revanche, sont des conditions qui perturbent la qualité, la durée et l’efficacité du sommeil. Ils peuvent prendre plusieurs formes, comme l’insomnie, l’apnée du sommeil, le syndrome des jambes sans repos, ou les troubles du rythme circadien. Les personnes concernées peuvent éprouver des difficultés à s’endormir, à rester endormies, ou se réveiller trop tôt. Ces troubles affectent la nuit, mais également le fonctionnement diurne, entraînant de la fatigue, de l’irritabilité et une baisse de concentration.

Comment et pourquoi distinguer le TDAH d’un trouble du sommeil ?

Bien que différents, le TDAH et les troubles du sommeil peuvent se chevaucher. Les personnes atteintes de TDAH sont souvent plus susceptibles de souffrir de troubles du sommeil. Cependant, il est nécessaire de les distinguer, car les approches thérapeutiques sont différentes. 

Le TDAH est traité principalement par :

des interventions comportementales ;
des stratégies éducatives ;
et parfois des médicaments. 

Les troubles du sommeil, quant à eux, peuvent nécessiter des traitements spécifiques tels que :

des thérapies comportementales pour l’insomnie ;
appareils pour l’apnée du sommeil ;
ou des modifications de l’hygiène de sommeil.

Seule une évaluation précise par des professionnels de santé permet de distinguer le TDAH d’un trouble du sommeil et de fournir le traitement adéquat.

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