Vous avez des nuits agitées ? Vous réveillez votre partenaire avec vos bruits, vos phrases indistinctes, et parfois même vos injures ? Vous êtes somniloque ! Pas d’inquiétude, la somniloquie est un trouble du sommeil très courant et sans gravité aucune. Qu’est-ce-que la somniloquie ? Comment apparaît-elle ? Quels aspects de la vie touche-t-elle ? Est-il possible de l’enrayer ?

Qu'est-ce que la somniloquie ?

La somniloquie ne désigne rien d’autre que le fait de parler en dormant. C’est le trouble du sommeil le plus répandu, touchant 75% des femmes et 71% des hommes. Seulement 1,5% de la population consulte pour ce motif, et se plaint de parler toutes les nuits, il y a donc très peu de somniloques « purs ».

La somniloquie est également le trouble du sommeil le moins grave, en tant qu’il n’entraîne aucun danger pour le dormeur. En parlant, le dormeur ne peut rien s’infliger à lui-même ou à autrui, contrairement au somnambulisme par exemple, si ce n’est empêcher de dormir son conjoint. 

Nous connaissons tous quelqu’un qui parle régulièrement dans son sommeil, et cette situation prête en général plus à rire qu’à s’inquiéter.

Il convient de spécifier que la somniloquie n’implique pas le somnambulisme, et réciproquement. Il est courant que les somnambules soient également somniloques, mais ce n’est pas obligatoire.

La somniloquie peut intervenir durant tous les stades du sommeil : aussi bien pendant le sommeil lent léger que le sommeil lent profond, ou encore pendant le sommeil paradoxal.

la somniloquie - qu'est-ce_

Comment apparaît la somniloquie ?

La somniloquie est bien souvent la conséquence d’une période de stress ou de fatigue. On parle également beaucoup lorsque l’on a de la fièvre par exemple; et la consommation de drogues et d’alcool peut démultiplier cette capacité à parler dans notre sommeil.  « Dans ces cas, il est bien sûr tout à fait recommandé de soigner le stress et l’anxiété grâce à des thérapies cognitivo-comportementales, ou des techniques de relaxation. » explique la spécialiste du sommeil Agnès Brion.

La plupart des somniloques évoquent le travail durant la nuit. C’est généralement suite à une situation stressante ou oppressante au travail que le somniloque a besoin de s’exprimer dans son sommeil. La somniloquie, enfin, touche aussi bien les enfants que les adultes, et peut-être plus ou moins fréquente selon la condition générale du dormeur. Si elle est quotidienne, alors on a affaire à de la véritable somniloquie.

La somniloquie est également héréditaire, on a en effet de grandes chances d’être somniloquie si un membre de notre famille l’est déjà. D’ailleurs, la somniloquie apparaît souvent chez les adultes qui ont déjà fait des crises de somniloquie pendant la période de l’enfance.

Il n’est pas commun que quelqu’un qui n’aie jamais parlé dans son sommeil se mette à le faire subitement.  «  Il est rare de voir un adulte se mettre à parler la nuit du jour au lendemain. Le plus souvent un adulte qui parle en dormant est un adulte qui a souffert de somniloquie dans lenfance. » souligne Agnès Brion.

Que raconte-t-on lorsqu’on est somniloque ?

La question qui revient à chaque fois lorsque l’on évoque un épisode de somniloquie est celle de savoir ce qui a été dit. Attention ! Le seul risque de la somniloquie : divulguer ses secrets bien cachés. Aussi, le danger pouvant résulter d’un bavardage nocturne est celui de raconter quelques secrets bien cachés à son conjoint...

Néanmoins, pas d’inquiétude, puisque la somniloquie met bien souvent en scène le dormeur au travail, et sans grande surprise, son langage est alors constitué...d’injures !

En effet, le somniloque appréhende des situations de confrontation au travail, et a tendance à se mettre en scène en pleine dispute avec un interlocuteur. Au programme : discussions houleuses, insultes, et vocabulaire grossier. Il est d’ailleurs étonnant d’observer que le somniloque respecte également les moments de pause correspondant aux réponses de son interlocuteur.

La somniloquie est-elle grave ?

La somniloquie n’est pas une maladie, c’est un trouble du sommeil léger que l’on pourrait même comparer aux rêves ou aux cauchemars. Aussi, à moins que ce trouble ne prenne une ampleur d’importance, ne fasse passer des nuits agitées et non réparatrices au dormeur, et dérangent son compagnon de chambre, alors il n’est pas utile de s’inquiéter de la somniloquie.

En revanche, la somniloquie peut être révélatrice de cauchemars agités qui ternissent considérablement la qualité du sommeil et l’humeur générale du dormeur. Aussi, si vous constatez que votre compagnon de chambre est très agité chaque nuit, il pourrait être intéressant de lui suggérer de consulter un psychiatre ou un spécialiste du sommeil afin d’optimiser la qualité réparatrice de ce dernier.

Enfin, chez les personnes âgées, lorsque la somniloquie est associée à une nuit agitée, et que ce comportement est récurrent, alors on peut éventuellement soupçonner une maladie dégénérative.