Vous avez du mal à rester éveillé pendant la journée ? Vous aimeriez connaître les origines et les effets de ce dérèglement biologique ? Vous vous demandez si vous êtes victime d’une somnolence diurne excessive ou d’un syndrome de fatigue chronique ? Retrouvez toutes les réponses à vos questions dans le présent billet
Qu’est-ce que la somnolence diurne ?
La somnolence se traduit par un fort besoin gênant, involontaire et incontrôlable de dormir. Elle se définit comme étant un état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil. Une personne atteinte de somnolence n’est donc ni complètement réveillée ni complètement endormie. La qualification diurne, quant à elle, signifie dans la journée : un état de somnolence se manifestant en journée et non pas le soir ou en début d’après-midi après le déjeuner.
La somnolence diurne peut affecter tout le monde sans exception. Selon les statistiques, 1 sur 5 Français en est atteint. Et dans la majorité des cas, il s’agit d’un adolescent ou d’une personne âgée. Elle survient, par exemple, après une nuit passée à ne pas dormir pour une quelconque raison. C’est également le cas après une mauvaise digestion, après avoir bu une certaine quantité d’alcool… Elle ne représente à priori aucun danger si elle est isolée. Mais si elle est fréquente ou habituelle, elle peut constituer une réelle menace pour la santé et la sécurité.
Une somnolence diurne peut, en effet, résulter d’une pathologie et faire partie intégrante du quotidien de ceux qui en souffrent. Dans ce cas précis, on l’appelle somnolence diurne excessive. Il faut la prendre très au sérieux et consulter un médecin pour en identifier au plus vite la cause.
Attention ! Il faut faire la distinction entre somnolence excessive ou pathologique et fatigue. La première est un état durable. La seconde est un affaiblissement physique et/ou intellectuel passager qui survient à la suite d’un effort prolongé et intense. La prise en charge des 2 n’est donc pas pareille.
Les principaux symptômes de la somnolence diurne
Vous savez que vous souffrez de somnolence diurne lorsque vous avez un besoin irrépressible et permanent de dormir pendant la journée. Vous n’arrivez pas à vous concentrer et à réfléchir, vos yeux piquent et vous n’arrêtez pas de bâiller. Vous constatez également que vous avez des troubles de mémoire et de l’attention, une baisse de vigilance, une sensation de lassitude…
Si la somnolence diurne n’est que passagère, elle est généralement suivie d’une longue nuit de sommeil. Cette dernière peut durer jusqu’à 12 heures et est suivie d’un réveil matinal assez difficile. Mais une fois réveillé, le corps et le cerveau recouvrent toute leur capacité et leur énergie. L’organisme regagne alors sa routine et la vie reprend son cours normal.
Si la somnolence diurne est pathologique, elle persiste. Vous vous réveillez chaque matin avec cette sensation de ne pas avoir suffisamment dormi. Vous voulez toujours vous assoupir et faites plusieurs siestes involontaires/non désirées sans que la situation ne change. Et ce, peu importe où vous vous trouvez : au travail, à l’école, au volant…
Les principales causes de la somnolence diurne
Comme déjà dit, la somnolence diurne affecte généralement ceux ou celles qui manquent de sommeil. Mais si elle est excessive et quotidienne, elle peut résulter d’une maladie ou d’un dérèglement de l’organisme.
Pour une meilleure compréhension, nous allons vous exposer une à une dans les paragraphes ci-dessous ses différentes causes.
Le manque de sommeil
Si vous n’avez pas suffisamment dormi ou pas dormi du tout pendant la nuit, il est normal de somnoler toute la journée. Cette privation de sommeil peut être voulue comme c’est le cas des jeunes parents, des étudiants en période d’examen… Mais elle peut aussi être involontaire comme c’est le cas pour les personnes souffrant d’insomnie ou de troubles du sommeil.
L’insuffisance de sommeil peut, en outre, provenir du trouble du rythme circadien ou dérèglement chrono biologique. Lorsque vous habituez votre corps à dormir et à se réveiller à des heures précises, il s’exécute. Si vous changez vos habitudes (se coucher plus tard ou se réveiller plus tôt), cette horloge interne se dérègle. Le rythme éveil-sommeil est donc perturbé.
La prise de médicament
La somnolence diurne peut résulter de la prise de certains médicaments reconnus pour leurs effets négatifs sur le processus du sommeil. Nous pouvons citer les anxiolytiques, antidépresseurs, antihistaminiques, hypnotiques, antiépileptiques, antalgiques, corticoïdes, antihypertenseurs, opiacés, théophyllines, amphétamines, agonistes dopaminergiques et les stimulants.
L’apnée du sommeil
Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) se traduit par l’obstruction passagère partielle ou complète des voies respiratoires pendant le sommeil. Il perturbe la respiration et réduit la qualité du sommeil. La personne qui en est victime ronfle énormément, a un sommeil agité, s’étouffe parfois dans son sommeil, respire fortement.
Le syndrome du mouvement périodique des membres inférieurs
Il est souvent associé au syndrome des jambes sans repos. Le dormeur fait inconsciemment des mouvements de jambes brusques à répétition lorsqu’il dort. Et comme ça a été le cas pour le SAOS, ce syndrome trouble le sommeil.
La narcolepsie
La narcolepsie se caractérise par un endormissement brusque d’un quart d’heure jugé très réparateur à certains moments de la journée. Elle existe sous 3 formes :
- La maladie de Gélineau : l’endormissement est suivi d’une cataplexie, un effondrement musculaire partiel ou général (avec chute). Dans ce cas précis, la narcolepsie survient après avoir ressenti une vague d’émotion. Elle s’accompagne également de crises de somnambulisme, d’hallucination ou de paralysie du sommeil.
- La narcolepsie sans cataplexie : c’est celle décrite ci-dessus.
- La narcolepsie d’origine neurologique : elle est le fruit d’une dégénérescence des neurones situées dans l’hypothalamus. Elle affecte les personnes ayant une tumeur, victime d’un traumatisme crânien, souffrant de maladies dégénératives comme le Parkinson ou l’Alzheimer…
L’hypersomnie idiopathique
Il s’agit d’une maladie rare pouvant affecter les 2 sexes et qui survient avant 25 ans. Elle se manifeste de 2 manières :
- Une nuit de sommeil qualitatif qui dure plus de 10 heures + 1 ou 2 endormissements longs dans la journée.
- Une nuit de sommeil normal qui dure moins de 10 heures + somnolence diurne excessive avec plusieurs siestes.
Ce qui différencie l’hypersomnie de la narcolepsie réside dans le fait que le sommeil diurne est moins irrésistible
Autres maladies pouvant causer la somnolence diurne
La somnolence diurne peut avoir des origines :
- Psychiatriques : troubles bipolaires, troubles anxieux.
- Neurologiques : sclérose en plaques, AVC, tumeur…
- Endocriniennes et métaboliques : maladie rénale, cirrhose, diabète…
- Infectieuses : mononucléose, hépatite…
Elle peut aussi être causée par la fibromyalgie ou le syndrome de fatigue chronique.
Les conséquences de la somnolence diurne
La somnolence diurne engendre :
- Une perte de vigilance : le risque d’accidents domestiques, de travail, de la route, etc. augmente.
- Un trouble de la concentration, de l’attention et de la mémoire : les fonctions cognitives sont altérées. La performance intellectuelle et psychique est donc réduite.
- Une irritabilité excessive et des troubles de l’humeur : il devient plus difficile de maintenir une bonne relation amicale, familiale et professionnelle.
- Un dérèglement hormonal qui se traduit par une prise de poids, une baisse des défenses immunitaires, etc.
- Une fatigue permanente entraînant une baisse de moral et de motivation qui, à long terme, se transforme en dépression
Diagnostiquer la somnolence diurne
Pour diagnostiquer la somnolence diurne, il faut effectuer 2 types de mesures : subjectives et objectives.
Les mesures subjectives reposent sur l’usage d’un agenda de sommeil et une auto-évaluation de somnolence via un questionnaire appelé Epworth. C’est le questionnaire le plus connu sur le sujet à l’heure actuelle. L’idée est d’évaluer et de noter (de 0 à 3) les risques d’endormissement dans 8 contextes de la vie courante. Si la note obtenue à l’issue du test est supérieure à 11, la somnolence diurne ne représente pas de danger. Si elle est supérieure à 16, le problème est très sérieux
Les mesures objectives sont instrumentales. Elles requièrent la mise en œuvre d’outils tels que l’Actimétrie et portent sur des tests de vigilance du type :
- Test de Maintien d’Éveil ou TME
- Test Itératif de Latences d’Endormissement ou TILE
Ces derniers consistent à observer le patient dormir pour relever des anomalies et évaluer sa capacité d’endormissement.
C’est l’ensemble de ces tests qui va permettre de déterminer les causes de la somnolence diurne. Et lorsque les causes sont identifiées, la recherche de solutions est plus facile.
Comment traiter la somnolence diurne ?
Le traitement de la somnolence diurne varie d’une personne à une autre et dépend surtout des causes identifiées. Il ne serait pas logique de traiter 2 maladies complètement différentes de la même manière.
Pour une somnolence diurne causée par une insomnie non chronique, le traitement est simple. Il faut dormir plus longtemps la nuit suivante et faire une petite sieste en début d’après-midi. La sieste ne doit pas dépasser les 20 minutes sinon vous ne serez pas suffisamment fatiguée lorsque la nuit tombera. Vous n’arriverez pas à vous endormir, vous passerez à nouveau une nuit blanche et somnolerez toute la journée (cercle vicieux).
Dans le cas d’une somnolence diurne due à la prise de médicaments, il faut penser à adoucir le traitement médicamenteux. Et si cela est possible, pourquoi ne pas changer de médicaments ou arrêter définitivement d’en prendre. Si la somnolence est due à une SAOS, le recours à des appareils comme l’orthèse peut aider. Mais il existe également d’autres solutions telles que la ventilation par pression positive (PPC).
Lorsque la somnolence diurne résulte d’une maladie, l’idéal serait de traiter directement la maladie si cela est possible. Si ce n’est pas le cas, il reste toujours les psychostimulants. Ils vont vous aider à garder un certain niveau de vigilance. Quoi qu’il en soit, votre médecin traitant vous communiquera tout ce qu’il faut faire. Il effectuera des tests réguliers pour connaître l’évolution de votre état.
À noter : si vous ne souffrez d’aucune pathologie, adopter une bonne hygiène de sommeil. C’est le meilleur moyen de lutter contre la somnolence diurne.
FAQ – Somnolence diurne
Nous avons fini avec la présentation somnolence diurne. Passons à présent à la rubrique questions-réponses.
La narcolepsie est une maladie causée par la dégénérescence des neurones localisés dans l’hypothalamus. Les personnes qui en sont atteintes s’endorment brusquement pendant 10 à 15 minutes, et ce, en pleine journée. L’endormissement en question est irrésistible, il n’est ni volontaire ni contrôlable et survient à n’importe quel moment.
Il peut arriver que la narcolepsie soit accompagnée d’une cataplexie. Et si tel est le cas, elle prend le nom de maladie de Gélineau. Après l’endormissement, la personne qui en est victime subit un effondrement musculaire partiel ou général. L’effondrement partiel n’affecte qu’une partie du corps. L’effondrement général, quant à lui, concerne le corps tout entier et peut se traduire par une chute.
Le meilleur moyen de lutter contre la somnolence diurne est de garder une bonne hygiène de sommeil. Il faut dormir à la même heure tous les jours et éviter autant que possible les dettes de sommeil. Le fait d’avoir une bonne hygiène de vie et de dormir dans un endroit calme et confortable peut également aider.
Si la somnolence diurne est le résultat d’un traitement médicamenteux, il faut soit l’adoucir, soit remplacer les médicaments, soit l’arrêter. Et si la somnolence diurne est pathologique, il faut traiter la maladie qui est à son origine si possible. Si ce n’est pas envisageable, il va falloir prendre des psychostimulants. Ces derniers auront pour rôle de stimuler l’état d’éveil et d’améliorer le niveau de vigilance.
Dans tous les cas, il faut toujours consulter un médecin.
Une personne qui dort tout le temps est soit fatiguée, soit atteinte d’une somnolence diurne excessive. Dans le premier cas, il ne faut pas s’inquiéter. La personne retrouvera son rythme de vie normal après une bonne nuit de sommeil. Dans le second cas, il faut consulter parce que cela peut cacher une maladie grave comme la narcolepsie, hypersomnie idiopathique…