Les types de rêves : focus sur les 5 plus répandus

Même s’ils semblent insensés, il est probable que les scénarios de vos rêves et les archétypes qu’ils mettent en scène structurent également les rêves d’autres personnes. En effet, nous pouvons discerner au moins cinq types de rêves couramment faits par l’ensemble des dormeurs. On vous les présente sans plus attendre.

Un rêve, c’est quoi ?

Le rêve est une suite d’images et de représentations mentales que construit l’imaginaire pendant la nuit. Au levé du lit, le rêve laisse au rêveur des souvenirs, comme ceux que l’on a d’un voyage, à ceci près que celui-ci était fantaisiste. La signification des rêves ou des songes, ainsi que l’utilité biologique de l’état de rêverie intéresse la science et l’être humain depuis des temps immémoriaux. Ainsi, dans les civilisations antiques, le rêve a souvent été considéré comme une manifestation du divin. On lui accordait une valeur sacrée et il a tantôt pu être considéré comme prémonition, tantôt comme mise en garde.

Des études menées sur le sommeil ont pu montrer, bien plus récemment, que le rêve est associé à la phase paradoxale du sommeil. En effet, nous savons aujourd’hui que toute nuit de sommeil peut être découpée en cycles, eux-mêmes divisibles en trois phases : sommeil léger, sommeil profond et sommeil paradoxal. Le sommeil paradoxal, qui représente 20% à 25% de vos nuits, est caractérisé par l’immobilité du corps, et par la forte activité du cerveau. Selon les chercheurs Eugene Aserinski et Nathaniel Kleitman, huit rêves sur dix, en particulier ceux dont nous nous souvenons le mieux, auraient lieu pendant cette phase. (découvrez notre article détaillé sur les phases de sommeil)

Les types de rêves : 5 exemples

Il existe plusieurs types de rêves ou de songes, que chaque dormeur peut expérimenter dans sa vie. En voilà cinq d’entre eux.

1 – Rêve récurrent

Le rêve récurrent est le type de rêve qui a le plus passionné les scientifiques à travers les âges. Plusieurs dormeurs ont rapporté y être sujets, et son existence même incite à considérer le rêve comme ayant un caractère symbolique. Antti Revonsuo, neuroscientifique contemporain, a émis l’hypothèse que le rêve récurrent a pour fonction le conditionnement neurologique face à une menace. Il a en effet pu observer que la plupart des rêves récurrents semblent au moins comporter un danger pour le rêveur. D’ailleurs, le rêve récurrent le plus partagé serait celui dans lequel le dormeur fuit des individus ou un animal le pourchassant1. Ainsi, pendant ce type de rêves, le cerveau « s’entraînerait » à réagir plus vite, et plus efficacement face au danger vécu en état d’éveil. Pour cela, il utiliserait une expérience déjà vécue par le passé, raison pour laquelle le rêve récurrent est un des symptômes du PTSD (syndrome post-traumatique).

Pourtant, même s’ils sont minoritaires, les rêves récurrents peuvent aussi ne pas présenter de menace pour le rêveur. Parfois, ils sont juste équivoques, voire agréables. C’est aussi à ce type de rêves que se sont intéressés les psychanalystes. Ainsi, Freud estimait que le rêve avait, entre autres, pour fonction de donner une signification à des évènements vécus, pour permettre l’évolution du Moi. La récurrence du rêve serait alors signe que cette élaboration n’est pas terminée. Dit plus simplement, le rêve est un travail fait par l’esprit pour tirer leçon d’une expérience. Sa théorie ne s’éloigne pas de celle d’Antti Revonsuo, mais elle est simplement plus générale. De la même façon que le cerveau s’entraînerait, par le rêve, à réagir à des menaces futures, il apprendrait aussi à réitérer une expérience satisfaisante vécue jadis par hasard.

2 – Rêve prémonitoire

Dans les mythologies antiques et modernes, les rêves prémonitoires occupent une place importante. Ainsi, en Grèce, les songes avaient leur propre divinité à travers le personnage de Morphée, d’où nous est dérivée l’expression « tomber dans les bras de Morphée ». Aussi, les Romains pratiquaient pour leur part « l’incubation ». Ce qu’ils appelaient incubation consistait à se coucher et dormir, pour une nuit ou deux, dans un lieu sacré tel qu’un temple. Ce rite avait une visée divinatoire : selon les Romains, il aurait favorisé rêves prémonitoires et autres visions sacrées.

Les trois monothéismes eux-mêmes accordent aussi une part importante aux rêves, porteurs de visions ou de messages divins sur l’avenir. Ainsi, on en trouve des références dans l’Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que dans la spiritualité islamique.

Sous un angle plus rationnel, la psychanalyse a également une interprétation logique des rêves prémonitoires. Selon Freud, le rêve ferait remonter à la conscience sous forme de métaphores, la nuit, des pensées que l’esprit censure en journée, parce qu’immorales ou pénibles. Ainsi, le dormeur devrait effectuer un travail d’interprétation pour décrypter les métaphores émergeant de son inconscient pendant son rêve. Ce travail d’interprétation s’apparenterait au décryptage de hiéroglyphes : chaque personnage ou objet vu en rêve pourrait symboliser une personne réelle ou un fait réel dans la vie du rêveur. Aussi, le rêve pourrait comporter un avertissement à propos d’un danger nié, comme une maladie ou la trahison venant d’un proche.

3 – Rêve érotique

Quoiqu’ils soient plutôt tabous, les rêves érotiques seraient très fréquents. Ils feraient donc partie intégrante de l’activité onirique normale. D’ailleurs, les chercheurs ont déjà constaté que, durant le sommeil paradoxal, on peut observer chez la plupart des dormeurs des signes d’excitation2.

Ainsi, selon une étude très sérieuse menée par l’institut national de la statistique et des études économiques, 85% des hommes et 73% des femmes déclareraient faire souvent des rêves érotiques3. En outre, on peut même affirmer que les ami(e)s sont le plus souvent objet de ces rêves. Ils arrivent juste devant les collègues, mais bien loin devant les célébrités ! 4

4 – Rêve créatif

Le rêve créatif est un autre phénomène onirique, ayant été maintes fois exploré par des artistes ou par des scientifiques. Selon certains auteurs, l’état de rêve faciliterait en effet la trouvaille d’une solution originale à un problème. Ainsi, Friedrich Kekulé von Stradonitz, chimiste allemand du XIXème siècle, a déclaré avoir compris la structure moléculaire du benzène lors d’un rêve. Or, cette trouvaille a révolutionné la chimie moderne. Par ailleurs, Lovecraft a plusieurs fois expliqué construire ses récits horrifiques à partir de ses cauchemars.

5 – Rêve lucide

Dans un rêve lucide, le rêveur prend conscience qu’il est en train de rêver, mais sans toutefois se réveiller. Ainsi, il peut « prendre le contrôle de son rêve ». Il décidera du scénario s’y déroulant, alors que son cerveau continue de lui faire ressentir une impression de réalité. Jadis explorés par le bouddhisme tibétain, des pratiques yogistes ont été mises au point pour favoriser l’accès aux rêves dans lesquels on est conscient de rêver 5.

En Occident, le rêve lucide intéresse beaucoup la science à notre époque. L’Inserm a ainsi construit un dossier, où il évoque des possibilités curatives chez les individus souffrant de PTSD avec cauchemars récurrents 6.

FAQ – les types de rêves

Pourquoi certaines personnes se souviennent-elles de leurs rêves et d’autres non ?


Une étude française a récemment montré que certaines régions du cerveau sont plus actives la nuit chez les dormeurs ayant meilleur souvenir de leurs rêves. En particulier, le cortex préfrontal médian connaîtrait chez ces personnes une forte activité. Or, le cortex préfrontal médian est responsable de l’état de vigilance quant aux stimulus extérieurs. Autrement dit, les rêveurs se souvenant le mieux de leurs rêves auraient le sommeil plus léger. Un simple bruit serait plus susceptible de les tirer de leur torpeur. Or, on pense que c’est la raison pour laquelle ils se souviennent mieux de leurs rêves. Revenir fréquemment à l’état de conscience durant la nuit aiderait le cerveau à « enregistrer » le rêve qui était en train d’être fait.

Comment se débarrasser d’un cauchemar ?


Faire des cauchemars est une chose normale, qui peut se produire à tout âge de façon ponctuelle. Mais si vous faites un ou des cauchemars récurrents, qui vous réveillent souvent la nuit, vous devriez peut-être songer à arranger la situation. En effet, à la longue, des cauchemars récurrents peuvent créer une appréhension à l’idée de se coucher. La personne concernée risque alors d’entrer dans un cycle d’insomnies, avec tous les problèmes que cela implique. Heureusement, il existe des solutions. Pour les mettre en œuvre, le meilleur conseil que l’on puisse donner est de consulter un psychologue. Différentes méthodes existent alors :

• La psychanalyse tend à travailler sur la signification des cauchemars, pour aider à les dépasser ;

• La thérapie comportementale, où TCC, consiste à visualiser les cauchemars à l’état d’éveil, et à s’y habituer par un travail mental. Progressivement, cela doit permettre de déconditionner le sentiment d’anxiété qu’ils provoquent ;

• Et enfin, la thérapie par imagerie mentale est une méthode encourageant le dormeur à remanier les scénarios de ses cauchemars par l‘écriture ou par le dessin. À terme, cela permettrait de leur trouver une issue heureuse pendant le sommeil, et donc d’atténuer l’angoisse.

Comment se souvenir de ses rêves ?

Vous pouvez employer plusieurs techniques pour mieux vous souvenir de vos rêves :

Vous concentrez le soir, avant de dormir: sur votre volonté de garder en mémoire le contenu de vos rêves de la nuit. La recherche scientifique a déjà démontré l’efficacité de cette autosuggestion ;

• Tenir un journal des rêves serait aussi très efficace: À force de noter vos rêves, vous habitueriez votre cerveau à mieux les mémoriser au réveil. De plus, prendre note de vos rêves le matin vous évitera de les oublier durant la journée ;

Favoriser les grasses matinées: En effet, la recherche scientifique a aussi montré qu’au fil de la nuit, les périodes de sommeil paradoxal et de sommeil léger s’allongent, au détriment du sommeil profond. Dormir le matin, après être déjà bien reposé, provoque donc davantage de rêves dont on peut se rappeler.

Sources :

1Yu, C. (2010). Recurrence of typical dreams and the instinctual and delusional predispositions of dreams. Dreaming

2 https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-reve.html

3 https://www.femina.ch/societe/sexo/desir-feminin-notre-enquete-sur-les-reves-erotiques

4 https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-psycho-sexo/78-des-hommes-ont-deja-fait-des-reves-erotiques-et-autres-chiffres-sur-les-songes-des-francais-900468

5 Tenzin Wangyal Rinpoché, Yogas tibétains du rêve et du sommeil, Éditions Claire Lumière, 2001.

6 https://presse.inserm.fr/mieux-apprehender-la-conscience-grace-au-reve-lucide-vraiment/45101/

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