Comment Bien Gérer la Régression du Sommeil chez le Bébé ?

Votre bébé refuse d’aller au lit et se met à pleurer dès que vous quittez la pièce ? Il est très probable qu’il traverse une phase de régression du sommeil. La vie des tout-petits est bien remplie ! Un bébé acquiert sans cesse de nouvelles compétences et évolue constamment. Lors de moments charnières, comme l’apprentissage de la marche et du langage, son cerveau doit mobiliser un certain nombre de ressources. Le sommeil de l’enfant peut alors être perturbé. Pas de panique ! Ces phases sont transitoires. Votre bébé a avant tout besoin d’être rassuré. Comment gérer une phase de régression du sommeil chez le bébé ? Nous vous disons tout.

La régression du sommeil, c’est quoi ?

La régression du sommeil se caractérise par une altération soudaine du sommeil. Elle se traduit par : 

  • Des réveils nocturnes ;
  • des difficultés à faire la sieste ;
  • des problèmes d’endormissement ;
  • une réticence à se coucher le soir ou au moment de la sieste qui se manifeste par des pleurs. 

Cette régression du sommeil est généralement associée à l’assimilation de nouvelles aptitudes psychomotrices (s’asseoir, marcher, faire du quatre pattes, etc.) ou cognitives, comme le langage. 

Ce phénomène est tout à fait normal et sans risque pour la santé du bébé. Il participe à part entière au développement cérébral des enfants. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Le cerveau d’un bébé est constamment sollicité par de nouveaux apprentissages. Il doit alors faire appel à certaines ressources. Cette mobilisation intense peut parfois avoir pour effet de perturber le sommeil.

Régression du Sommeil

En tout, dans ses 24 premiers mois, un bébé traverse généralement 5 phases de régressions du sommeil d’ordre physiologique. Leur durée est en moyenne de 1 à 2 semaines. Il arrive cependant qu’elles durent plus longtemps. Tous les bébés ne sont pas concernés par ces épisodes de régression. En outre, il est rare qu’un enfant passe par ces 5 phases. 

La régression du sommeil peut aussi être une conséquence d’un changement dans la vie du bébé, une poussée dentaire, une maladie, etc. On parle alors de phases de régression contextuelles. Elles ne durent habituellement que quelques jours. 

Ces périodes de régression peuvent être décelées par certains signes caractéristiques. Elles se traduisent fréquemment par une excitation chez l’enfant, une hyperactivité, une hypertonicité, le fait de passer rapidement d’une activité à une autre, etc. Par ailleurs, un bébé en phase de régression sollicite plus que d’habitude la présence de ses parents. Il a besoin d’être rassuré et demande plus d’attention et de câlins. 

Ainsi, les parents peuvent détecter une régression du sommeil par l’apparition de certains changements dans le comportement de leur bébé. 

Comment faire face aux différentes phases de régression du sommeil selon l’âge ?

Phase 1: régression des 4 mois

Il s’agit probablement de la phase de régression la plus importante, mais aussi la plus déconcertante pour les parents. En effet, elle survient au moment où le bébé semblait avoir trouvé son rythme. 

À cet âge, l’enfant prend conscience de ce qui l’entoure, mais aussi de son attachement à ses parents. Cette prise de conscience se traduit par un refus d’être séparé de son père et de sa mère

Avant l’âge de 4 mois, le nourrisson trouve facilement le sommeil. Autour de 4 mois, il devient important de commencer à créer un rituel de sommeil pour l’aider à s’endormir de manière autonome. Le bébé a besoin de plus de calme pour s’endormir. C’est à cet âge que l’on habitue bébé à dormir la nuit dans le noir et à faire des siestes dans l’obscurité

Phase 2: régression entre 7 et 9 mois

C’est à peu près à cet âge que survient la fameuse angoisse de séparation chez les bébés. L’enfant réalise que lui et ses parents sont des individus séparés. Ainsi, dès que ces derniers le laissent seul dans une pièce, il pense qu’ils ne reviendront pas. 

Cette période est aussi une étape importante dans l’acquisition de l’autonomie et des compétences motrices. C’est souvent à ce moment que le bébé commence à se retourner, à s’asseoir et à faire des roulades. Le développement de ces capacités peut entraîner une phase de régression du sommeil, qui se prolonge généralement plus que les autres. 

Durant cette étape de son développement, votre enfant a avant tout besoin de votre présence et de se sentir sécurisé. Voici quelques conseils pour aider votre enfant à faire face à cette peur de la séparation :

  • Évitez de vous absenter sans prévenir, même pour un court laps de temps ; 
  • Jouez à cache-cache avec les mains pour qu’il se rende compte que ce n’est pas parce qu’il ne vous voit pas que vous ne reviendrez pas ; 
  • Donnez-lui des repères en faisant une phrase courte (« Je reviens après le goûter », « À demain matin ! », etc.) ;
  • Instaurez une période de transition lors des changements de garde afin qu’il s’habitue à ses nouveaux repères. 

Phase 3: régression vers 12 mois

La troisième phase de régression survient vers l’âge d’un an, quand le bébé commence à faire ses premiers pas. L’apprentissage de la marche exige de faire appel à énormément de ressources. Le sommeil peut alors s’en trouver dégradé. Cette période est transitoire. Elle dure le temps que le bébé ait acquis ces compétences et se sente à l’aise pour marcher

Là encore, il est primordial de le rassurer et de l’encourager dans ses efforts. 

Phase 4: régression à 18 mois

Vers 18 mois, l’enfant développe sa personnalité et l’apprentissage du langage. De plus, la peur d’être séparé de ses parents s’amplifie. Elle se manifeste, tout comme à 8 mois, par des pleurs quand le père ou la mère sort de la pièce. 

À cet âge charnière, l’enfant s’affirme. Il commence à dire « non », à exposer ses volontés, à manifester de la colère. Il s’exprime généralement face à sa principale figure d’attachement. 

Ne vous absentez pas soudainement. À cet âge, vous pouvez expliquer à votre enfant la raison de votre départ, à condition de vous mettre à son niveau et de tenir compte de ses points de repère. Il est important de lui signifier que vous partez et de lui dire « Au revoir ! » ou « À demain ! » en accompagnant vos paroles d’un câlin

Le rituel du coucher est le plus important. Il est primordial de conserver toujours les mêmes habitudes pour le rassurer. L’enfant aime également être sécurisé par des objets familiers (doudou, tétine, etc.). 

Enfin, n’oubliez pas que l’enfant s’autorise à évacuer les émotions de la journée auprès de sa figure d’attachement. C’est pourquoi ses colères se manifestent avec vous, et non avec la nounou ou d’autres membres de la famille comme les grands-parents. 

À voir aussi: Sommeil de bébé

Phase 5: régression entre 2 et 3 ans

L’âge de 2 à 3 ans correspond généralement à la fameuse étape du « Non ». C’est aussi durant cette période que le bébé apprend la propreté. 

Régression entre 2 et 3 ans

Le tout-petit affirme sa personnalité, il prend sa place dans la famille. Il exprime son refus envers tout. Le dodo ne fait pas exception. Il ne faut pas confondre ce comportement avec un caprice. À cet âge, l’enfant ne maîtrise pas bien ses émotions. C’est donc sa façon d’exprimer ce qu’il ressent.

Durant cette période, parfois difficile pour les parents, il est important de distinguer ce qui relève de l’envie et du besoin. Faites preuve à la fois de fermeté et de douceur. Votre enfant refuse de faire dodo ? Ne cédez pas. Rassurez-le sans tomber dans le piège qui consiste à accumuler de nouvelles habitudes de sommeil et de rendre le rituel du coucher interminable

À voir aussi: Sommeil de l’enfant

Les bonnes habitudes à adopter pour limiter les régressions du sommeil

On l’a dit, tous les enfants ne sont pas sujets à des épisodes de régression du sommeil. Vous pouvez par ailleurs vous rassurer en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’une période, certes difficile, mais temporaire. 

Quelques habitudes peuvent en outre vous aider à diminuer l’intensité et la durée des phases de régression : 

  • Adoptez des horaires réguliers pour les différentes activités de la journée : réveil, repas, sieste, coucher ; 
  • Lorsque cela est nécessaire, modifiez le rythme du bébé. Les besoins et les cycles biologiques de l’enfant sont en constante évolution. Il est pertinent d’adapter sa routine journalière en fonction de son propre rythme. Réévaluez de temps en temps l’heure du coucher, du réveil, des repas, de la sieste, etc. ;
  • Distinguez l’espace sommeil de l’espace repas ; 
  • Faites dormir le bébé dans un endroit familier (conservez la même chambre, le même lit) ; 
  • Privilégiez l’obscurité pour le sommeil du tout-petit : l’alternance jour/nuit joue un rôle essentiel dans la régulation de l’horloge biologique, de même qu’un rythme de vie bien réglé ;
  • S’il ne parvient pas à s’endormir tout seul, apprenez-lui à devenir plus autonome : à partir de 4 mois, vous pouvez laisser le bébé seul pendant quelques minutes afin de lui laisser le temps de s’endormir sans votre présence ;
  • Restez calme et rassurant face aux réveils nocturnes et aux pleurs : vous aiderez ainsi l’enfant à avoir une perception plus sereine du sommeil 
  • Instaurez des habitudes de sommeil rassurantes : ce rituel du coucher a un effet apaisant sur le bébé et le prépare au sommeil. Lecture du soir, massages, câlins, chansons douces sont bienvenus. Ils permettent à votre enfant de bénéficier d’un instant privilégié avec vous avant d’aller dormir

À voir aussi: nombre d’heure de sommeil pour un bébé.

FAQ – Régression du sommeil

Qu’est-ce que les régressions contextuelles ?


L’enfant peut traverser des épisodes de régression contextuels qui, à la différence des régressions physiologiques, ne sont pas naturellement associés à son développement. 

Ces phases de régression contextuelles surviennent lorsque des changements se produisent dans la vie du tout-petit ou dans son environnement. Il peut s’agir d’un déménagement, d’un changement de garde, de l’arrivée d’un petit frère, d’une séparation des parents, etc. 

À l’instar des phases de régression physiologique, ces régressions contextuelles ne sont pas systématiques. Par ailleurs, elles disparaissent dès que l’enfant a intégré ces changements comme de nouvelles habitudes sécurisantes.

Que faire si la régression perdure ?


Il peut arriver que la phase de régression se prolonge malgré vos tentatives pour rassurer votre enfant. Si l’épisode dure plus d’une quinzaine de jours, c’est peut-être un signe qu’il est temps de changer certaines habitudes. En effet, l’enfant évolue rapidement, il a besoin que vous vous adaptiez à son nouveau rythme. 

Si rien n’y fait et que vous vous sentez démuni, il peut être judicieux de consulter un pédiatre ou de demander conseil à un spécialiste de la petite enfance comme une puéricultrice.

Comment se déroulent les cycles de sommeil d’un bébé ?


Les cycles de sommeil d’un tout-petit évoluent en fonction de son âge : 

De 0 à 2 mois : le cycle du sommeil dure environ 30 à 45 minutes. Il se compose d’une phase de sommeil agité suivie d’une phase de sommeil calme ; 
De 2 à 6 mois : le cycle du sommeil de l’enfant est d’approximativement 60 minutes. Comme chez l’adulte, il va peu à peu se découper en 3 phases : une phase de sommeil lent léger, une phase de sommeil lent profond et une phase de sommeil paradoxal ou agité. Il commence généralement à faire ses nuits vers l’âge de 4 mois ;

Après 6 mois : les repas de l’enfant sont plus espacés et il fait peu à peu ses nuits ;

Entre 1 an et 3 ans : le rythme de sommeil du bébé devient progressivement celui d’un adulte. Les phases de sommeil profond sont plus longues et se situent en début de nuit. Le sommeil paradoxal se déroule à la fin de la nuit. Vers 2 ans, la durée des cycles de sommeil est d’à peu près 70 minutes.

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