Masque d’apnée du sommeil : tout savoir sur les effets secondaires

Bien qu’efficace lorsqu’il est correctement utilisé, le masque d’apnée du sommeil provoque toutefois plusieurs effets secondaires. Ce dispositif permet de lutter contre les arrêts respiratoires qui surviennent pendant le sommeil en cas d’apnées obstructives sévères ou modérées. Cet appareil à Pression Positive Continue (PPC) est placé sur le nez ou la bouche du patient durant la nuit. Il transmet un flux d’air continu qui évite l’obstruction des voies respiratoires. Si le dispositif CPAP aide à lutter contre les symptômes de l’apnée du sommeil, il entraîne également certains effets indésirables.

À quoi sert un masque d’apnée du sommeil ?

1) Fonctionnement d’un appareil de CPAP

Lorsque nous dormons, nos muscles se détendent. Il arrive que ce relâchement s’accompagne d’une obstruction partielle ou totale des voies aériennes, ce qui provoque des ronflements ou des arrêts respiratoires. Ces derniers durent généralement de 10 à 30 secondes et se produisent au minimum 5 fois par heure.

L’apnée du sommeil a de graves conséquences sur la santé et la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Elle entraîne en effet une fatigue chronique et favorise les maladies cardiovasculaires. 

Appareil de CPAP

Le traitement par PPC consiste à placer un masque sur le nez et/ou la bouche de l’individu. Ce masque est relié à un appareil qui envoie de l’air en pression positive continue dans les voies respiratoires. Cette ventilation permet de stimuler les voies aériennes de la personne, en particulier le pharynx et d’éviter ainsi qu’elles ne se bouchent. L’ouverture des voies respiratoires a pour effet d’éviter les apnées et les ronflements. Pour être efficace, le masque doit être porté au minimum 5 à 6 heures par nuit.

Il existe plusieurs types de soins CPAP (Continuous Positive Airway Pressure) : 

  • le masque nasal : il prend peu de place et est destiné aux personnes respirant par le nez ;
  • le masque narinaire : le dispositif est fixé par les narines, ce qui lui permet de rester en place ; 
  • le masque sous-narinaire : également réservé aux personnes qui respirent par le nez, il se place sous celui-ci. Il est donc moins contraignant ; 
  • masque naso-buccal : il est destiné aux personnes qui respirent par la bouche. 

2) Les avantages de la ventilation en pression positive continue (PPC)

Le masque d’apnée du sommeil a des effets bénéfiques instantanés pour le patient. En évitant l’obstruction des voies respiratoires, il entraîne la diminution, voire la disparition, des épisodes d’hypopnée ou d’apnée. 

La personne retrouve alors un sommeil de qualité et ne subit plus les répercussions du manque de sommeil, telles que le stress, la somnolence diurne, ou encore la baisse de vigilance. Ainsi, le risque d’être victime d’un accident de la route ou du travail diminue. Par ailleurs, la probabilité de développer une pathologie cardiovasculaire ou un diabète est plus faible. 

Enfin, la ventilation en PPC peut avoir des conséquences positives sur la vie de couple. Elle permet en effet de réduire les ronflements bruyants qui peuvent affecter le sommeil du conjoint. 

Quels sont les effets secondaires d’un masque d’apnée du sommeil ?

Le masque d’apnée du sommeil participe donc à améliorer la santé et le bien-être des personnes. Mais, ce dispositif n’a pas que des avantages. Un appareil à ventilation en pression positive continue est encombrant et peut gêner le sommeil. Il présente par ailleurs certains effets secondaires

1) Un traitement médical gênant pour le sommeil

Porter un masque pour dormir peut se révéler gênant pour certains dormeurs. Aujourd’hui, les appareils PPC se sont considérablement améliorés et s’avèrent beaucoup moins encombrants que par le passé. Il n’en reste pas moins que ce dispositif reste contraignant et peut empêcher certaines personnes de bien dormir. Il peut notamment avoir un impact sur le temps d’endormissement et sur la qualité du sommeil.

De plus, avec un appareil PPC, la personne reçoit de l’air en continu, à l’inspiration comme à l’expiration. Il est parfois gênant d’expirer contre ce flux d’air permanent. Ce mécanisme peut aussi avoir un effet anxiogène. Par ailleurs, l’équipement émet constamment un léger bruit qui peut être dérangeant. 

Enfin, un traitement par CPAP est généralement prescrit à vie. Cette perspective a tendance à dissuader de nombreux patients. 

2) Sécheresse du nez

La ventilation en pression positive continue entraîne régulièrement une sécheresse du nez, de la bouche et du pharynx. Elle occasionne aussi fréquemment un encombrement des voies nasales. Ce dessèchement est causé par le flux d’air permanent créé par le masque de CPAP. Il arrive par ailleurs que le nez se bouche et que des saignements surviennent.  

Un dessèchement du nez expose plus facilement l’organisme aux infections. Quant au nez bouché, il incite le patient à respirer par la bouche. Le traitement par PPC n’est alors plus efficace. Par ailleurs, la respiration nasale diminue la production d’adrénaline par l’organisme et offre une meilleure oxygénation du sang. Enfin, l’air que nous respirons par le nez est filtré, réchauffé et humidifié, ce qui réduit le risque de dessèchement.

Heureusement, il est possible de prévenir le dessèchement des voies respiratoires par l’utilisation préventive d’un humidificateur d’air. De plus, votre médecin traitant doit s’assurer régulièrement que la pression d’air n’est ni trop élevée ni trop basse.

3) Sécheresse de la bouche

Les sécheresses buccales sont fréquentes chez les utilisateurs de masques PPC. Dans ce cas, il convient de détecter la survenue de fuites buccales. Ces dernières sont le plus souvent causées par un débit d’air trop puissant

Un assèchement de la bouche et du pharynx est susceptible d’entraîner une perturbation de la flore bactérienne de cette région. En effet, les muqueuses de la bouche sont normalement colonisées par des micro-organismes et des bactéries utiles. Ce bouleversement peut être responsable d’une mauvaise haleine et favorise les maladies des voies aériennes inférieures et supérieures

Le port d’une mentonnière peut être proposé en cas de dessèchement de la bouche. Si la personne est édentée, le port de prothèse durant la nuit peut aussi être indiqué. Vous avez en outre la possibilité d’installer un humidificateur d’air. S’il s’avère inefficace, pensez à augmenter son niveau d’humidité. Enfin, une tubulure chauffante permet de réchauffer l’air qui arrive dans la bouche et ainsi de limiter le dessèchement

Si l’assèchement buccal persiste encore malgré la mise en place de ces dispositifs, il peut être proposé au patient de porter un masque facial. Ce dernier est placé sur le nez et la bouche.

Masque facial

4) Maux de ventre et ballonnements

L’aérophagie est également fréquente chez les personnes qui portent un masque de CPAP. Elle survient lorsqu’une certaine quantité d’air est avalée et se retrouve dans le tube digestif. La personne est alors ballonnée et peut souffrir de maux de ventre

Il peut dans ce cas être judicieux de réduire la pression de l’air. Attention cependant de maintenir une pression positive continue suffisante pour éviter l’obstruction des voies respiratoires. L’apparition de maux de ventre et de ballonnements incite de nombreux patients à renoncer au dispositif par CPAP. C’est pourquoi il est capital de régler correctement l’appareil. Ce dernier nécessite bien souvent quelques ajustements qui peuvent s’avérer désagréables pour le dormeur. 

Certains facteurs peuvent aussi favoriser les ballonnements et les maux de ventre chez les utilisateurs du masque d’apnée du sommeil : 

  • la position de sommeil : surélever légèrement le haut du corps peut aider à réduire les ballonnements ; 
  • un repas tardif : il est recommandé de manger au moins 1h30 avant d’aller au lit et de privilégier un repas léger au dîner ;
  • l’hyperventilation : la difficulté à expirer peut entraîner de l’anxiété et de l’hyperventilation chez certaines personnes. Il arrive alors qu’elles avalent de l’air, ce qui peut engendrer des ballonnements ; 
  • un masque inadapté au type de respiration ; 
  • une pression d’air trop faible.

Le cas préoccupant du rappel des appareils respiratoires Philips

En juillet 2021, 370 000 machines PPC de la marque Philips sont rappelées en France. Elles sont considérées comme dangereuses pour la santé des utilisateurs. C’est la mousse insonorisante présente à l’intérieur de l’appareil qui est mise en cause. En se dégradant, celle-ci émet des particules volatiles susceptibles de provoquer une irritation des voies respiratoires, de la toux, des crises d’asthme et des maux de tête. Le risque de cancer est également évoqué. Ces symptômes sont précisément ceux cités par la marque au moment du rappel des 5 millions d’appareils vendus dans le monde. 

De son côté, RMC diffuse le témoignage d’un utilisateur âgé de 44 ans. Le patient avait contracté un cancer des ganglions. Cette personne ignorait alors que des machines défectueuses avaient été rappelées. Lors de cette même diffusion, la radio affirmait que 356 cas d’effets secondaires avaient été portés à la connaissance des autorités sanitaires. De plus, cinq cas de cancer étaient alors suspectés. 

D’après la FDA (Food and Drug Administration), l’autorité de santé américaine, il est probable que Philips connaissait déjà depuis plusieurs années le danger que représentaient les dispositifs mis en vente

En juin 2022, suit à la plaine de 8 utilisateurs du dispositif PPC Philips, le Parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire pour « tromperie aggravée », « mise en danger de la vie d’autrui » et « administration de substances nuisibles ».  En province, environ 12 autres personnes portaient plainte.

Le 18 novembre 2022, France Info révèle que, bien qu’un fabricant américain ait sonné l’alerte à plusieurs reprises, Philips a continué à introduire dans ses dispositifs la mousse responsable des effets secondaires cités précédemment. 

Enfin, notez que les machines PPC Philips fabriquées après le 26 avril 2021 ainsi que les dispositifs provenant d’autres marques ne sont pas mis en cause.

FAQ – Masque d’apnée du sommeil et effets secondaires

Quelle est la prise en charge de la pression positive continue ?


La thérapie par PPC est prise en charge. L’Assurance Maladie rembourse 60 % du coût du dispositif. Pour cela, la demande doit être effectuée par le médecin-prescripteur auprès de l’Assurance Maladie au moment de la prescription et chaque fois qu’elle est renouvelée. La prise en charge est ensuite renouvelée à condition que le dispositif soit utilisé au minimum 3 heures par nuit. De plus, l’efficacité du dispositif doit être avérée. En fonction de votre mutuelle, les 40 % de reste à charge pourront également être remboursés. 

Quand doit être nettoyé le masque de CPAP ?


Les masques à PPC doivent être nettoyés quotidiennement, après chaque utilisation. En effet, un masque en matières plastiques est propice à la prolifération des bactéries. Les germes peuvent alors être inhalés si le masque n’est pas nettoyé tous les jours. De plus, il existe un risque de transmissions d’agents pathogènes responsables de maladies graves comme la pneumonie si le masque est contaminé. Ainsi, le nettoyage du masque doit être réalisé avec soin selon les instructions du fabricant. 

L’appareil de PPC, peut-il provoquer des crises de panique ?


Expirer contre le flux d’air provoqué par le dispositif PPC se révèle contre-intuitif. C’est pourquoi la respiration avec un appareil de CPAP est désagréable pour un grand nombre d’utilisateurs. Certaines personnes peuvent même se retrouver en situation de détresse respiratoire. Si le patient a des difficultés à retirer son masque, il peut alors être victime d’une crise d’angoisse. Lorsque cela se produit, la thérapie par CPAP est habituellement interrompue. 

En outre, il arrive fréquemment que des utilisateurs de masques PPC aient l’impression d’étouffer, ce qui peut être très perturbant. La pression des attaches du masque sur le visage peut elle aussi être oppressante

D’autres raisons peuvent provoquer des crises de panique chez les patients qui utilisent un masque d’apnée du sommeil :

• un traumatisme lié à une mauvaise expérience avec la ventilation par masque par exemple ; 
• une sensation d’oppression due au poids du masque ; 
• la peur d’être étranglé par la sangle qui tient le masque en place ;
• l’anxiété provoquée par l’inspiration de l’air froid.

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