Syndrome de fatigue chronique : tout savoir sur une maladie énergivore

Le syndrome de la fatigue chronique est encore peu connu du grand public et du corps médical. Pourtant, il concernerait potentiellement plus de 250 000 personnes en France. Lorsqu’il souffre de cette maladie souvent sans le savoir et sans douleurs, le patient accumule de la fatigue qu’il n’arrive jamais à combler avec du sommeil. Différents symptômes se manifestent au fil des jours et des semaines chez les adultes.

L’image de la batterie est souvent utilisée : celle-ci devrait se recharger dans la nuit. Mais celle d’une personne ayant le syndrome de la fatigue chronique est considérée comme “défectueuse” : elle ne se recharge jamais pleinement et la moindre action est énergivore. Plusieurs jours sont alors nécessaires pour la recharger. 

Le syndrome de fatigue chronique, c’est quoi ?

Le syndrome de la fatigue chronique (une forme d’asthénie) est bien différent de ces passages “à vide” que nous avons tous parfois : périodes creuses ou saisonnières (souvent pendant l’automne ou l’hiver). La fatigue chronique est une maladie qui reste encore difficile à diagnostiquer, notamment, car elle peut s’apparenter à des symptômes d’autres maladies. Elle concernerait majoritairement les femmes. En France, on estime que le nombre de patients se compterait au moins, entre 130 000 à 270 000 personnes. Aux Etats-Unis, les chiffres s’élèveraient à plusieurs millions.

Le syndrome de fatigue chronique, c’est quoi ? 

La principale caractéristique du syndrome de la fatigue chronique, comme son nom l’indique, est une fatigue anormale. Celle-ci peut durer pendant plusieurs semaines et aller jusqu’à six mois. Les patients sont constamment fatigués, malgré des heures de sommeil jugées comme “suffisantes”. La qualité du sommeil étant mauvaise et non réparatrice, la personne concernée aura la sensation de n’être jamais réellement reposée. Cette fatigue prolongée peut entraîner un épuisement réel et intense, qui peut conduire à des malaises inquiétants, mais sans grosses douleurs. 

Si ces symptômes sont présents depuis plus de six semaines, il est conseillé de prendre rendez-vous chez un médecin pour en parler et potentiellement poser un diagnostic sur l’état de santé du patient.

Malheureusement à l’heure actuelle, il n’existe aucun remède à cette maladie : les patients doivent apprendre à vivre avec, à comprendre leur état, à se ménager et à s’adapter au mieux à leurs différents symptômes

Selon Robert Schnek, le président de l’Association Française du Syndrome de la Fatigue Chronique, (ASFC) il y aurait majoritairement deux types de patients : ceux âgés de 16 à 20 ans qui déclenchent les premiers symptômes pendant leurs études et les personnes entre 50 et 60 ans.

Symptômes, causes et diagnostic du syndrome de fatigue chronique

Les symptômes du SFC

Cette maladie a de nombreux symptômes. Elle est difficile à diagnostiquer parce que ses principaux maux peuvent être semblables à d’autres maladies. Il faut donc faire un véritable travail de recherche avec un médecin pour savoir si le patient est atteint de fatigue chronique ou d’une autre maladie. Les patients doivent avant tout comprendre leur fatigue et ses raisons. Il faut qu’ils parviennent à évaluer son intensité, sa longueur, sa “normalité”, etc. Il faut bien distinguer la fatigue passagère, saisonnière, d’un véritable syndrome de fatigue chronique.

fatigue chronique

C’est une maladie encore peu connue, autant des particuliers que du corps médical. Le diagnostic peut être lent et compliqué à réaliser

Majoritairement, les patients associent leur état à une situation proche d’un état grippal plutôt long, dont les symptômes peuvent s’intensifier en cas d’efforts physiques. 

Les principaux symptômes sont : 

  • une fatigue handicapante et prolongée ;
  • des difficultés cognitives : la sensation d’avoir le cerveau qui tourne constamment au ralenti ; 
  • des troubles de l’attention et de la mémoire à court terme ;
  • des difficultés à rester en position debout (plus de 15 minutes) ;
  • un sommeil non réparateur ;
  • des troubles possibles du transit et/ou urinaires ;
  • des malaises post-effort (environ 12 à 48 heures après l’activité). C’est probablement ce symptôme qui permet d’alerter sur la maladie. Les personnes atteintes vont être dans un état de fatigue très intense après un effort physique qu’elles n’ont pas l’habitude de faire.

Dans certains cas, les personnes souffrantes de fatigue chronique peuvent également présenter des troubles cognitifs, des étourdissements en changeant de position, des dérèglements des neuroendocriniens (ce qui régule la température corporelle) et du système immunitaire (comme un gonflement des ganglions). 

Les causes de cette maladie chronique

Même après avoir identifié le syndrome de fatigue chronique (aussi nommé «encéphalomyélite myalgique»), aucun traitement n’existe officiellement à ce jour. Les patients doivent donc apprendre à vivre avec leur maladie et écouter leur activité corporelle. Ils composent au quotidien avec leur fatigue, ménagent leurs efforts physiques et surtout, s’accordent le repos et le sommeil que leur corps juge nécessaires. Il est également conseillé de prêter une réelle attention à tous les foyers infectieux (comme les caries ou les coups de froid par exemple) et avoir une bonne hygiène (corporelle et alimentaire).

Les professionnels de santé recommandent de ménager les efforts physiques sans pour autant devenir totalement sédentaire. Une activité physique modérée est donc recommandée. Le patient doit s’écouter, sans pour autant se priver totalement d’avoir une vie la plus normale possible. Un juste milieu peut aider à garder une santé plus sereine. 

En prêtant attention à leur état et en s’adaptant au mieux à leur condition, les patients atteints de fatigue chronique peuvent donc “mieux vivre” leur maladie et adapter leur quotidien en fonction de leur énergie.

Les chercheurs tentent de trouver la cause biologique de ce syndrome. La fatigue chronique est considérée comme une maladie neurologique, même si elle relève vraisemblablement de l’immunologie. Une théorie évoque la possibilité que ce soit une maladie liée au système immunitaire. Cela concernerait notamment le système nerveux autonome et des mitochondries, que l’on appelle plus communément les « centrales énergétiques » de nos cellules.

Certaines pistes sont évoquées par les professionnels (sans être officiellement démontrées pour le moment). Ils évoquent des possibilités telles qu’un déclenchement pour cause d’infection, un grand pic de stress psychologique, des facteurs environnementaux variés, certains terrains génétiques, etc. 

Comment se déroule son diagnostic ?

Lorsqu’une personne subit une fatigue anormalement prolongée, il est recommandé de prendre rendez-vous avec un professionnel de santé. Le corps médical peut alors demander au patient de se soumettre à plusieurs tests médicaux. Il faut non seulement éliminer des analyses les autres maladies potentielles, mais également s’assurer que les symptômes ne soient pas dus à de la fatigue passagère. Certains professionnels considèrent que le diagnostic peut être posé si le patient présente au moins deux facteurs neurologiques ou cognitifs, et au moins un symptôme endocrinien, immunitaire ou lié au système nerveux.

Existe-il un traitement efficace pour lutter contre le SFC ?

À l’heure actuelle, il n’existe malheureusement aucun traitement contre le syndrome de la fatigue chronique. Cependant, les spécialistes recommandent d’adopter quelques gestes qui peuvent aider les personnes souffrantes de SFC à améliorer leur quotidien. Le but premier est de réduire le plus possible l’épuisement de ces personnes.

Tout d’abord, il est conseillé de ne pas abandonner l’activité physique et sportive, mais de la pratiquer de façon modérée et contrôlée. Cependant, cela devra être encadré par un professionnel. D’autres méthodes préconisent de faire de la rééducation musculaire très lente.

Ensuite, une bonne hygiène alimentaire est fortement préconisée. En mangeant équilibré, il faut donc éviter le plus possible : les boissons stimulantes (café notamment, sodas, boissons énergisantes etc.), éviter l’alcool (cela peut accentuer l’épuisement), boire suffisamment d’eau et manger à des heures régulières. Les sucres rapides sont aussi déconseillés (comme les gâteaux, biscuits et autres). La baisse de glycérine dans le corps entraîne de la fatigue, c’est donc à éviter. Dans certains cas, un médecin peut conseiller des compléments alimentaires

De plus, les nids infectieux doivent être éviter à tout prix : les caries, les allergies doivent être traitées rapidement et avec attention. Enfin, le patient est encouragé à nettoyer son réfrigérateur régulièrement pour prévenir le développement des bactéries et des levures autant que possible. Si possible, les produits frais sont à privilégier, tandis que les surgelés industriels, le pain, la bière, les fromages « bleus » sont à éviter

Afin d’améliorer son sommeil, le patient peut se coucher à des heures régulières, prendre des bains tièdes ou encore faire de la méditation, du yoga, de la sophrologie et de la relaxation

Par ailleurs, éviter le plus possible les facteurs de stress est hautement recommandé, que ce soit sur le plan physique ou psychologique. Tout surmenage est évidemment proscrit. Le patient peut également prévoir des moments de détente dans la journée, comme des petites pauses de 5 à 10 minutes pour se ressourcer petit à petit et évacuer un peu de fatigue. L’écoute de musique calme, de petites sessions de relaxation ou des exercices de respiration sont de bonnes solutions

Une thérapie comportementale ou toute forme de soutien psychologique peut être également des solutions envisagées. Des psychologues ou des groupes d’entraide et de soutien peuvent aider les personnes souffrant de SFC à mieux vivre leur maladie

FAQ – syndrome de fatigue chronique

Quelle maladie provoque une SFC ?

Le plus difficile avec la fatigue chronique, est de poser le diagnostic. En effet, le patient et le corps médical doivent apprendre à distinguer cette maladie d’une fatigue passagère. Certaines maladies peuvent déclencher de la fatigue longue, par exemple : 
l’anémie (carence en fer, ce qui provoque de la fatigue) ; 
des anesthésies générales ;
les maladies infectieuses chroniques comme le VIH ou les hépatites ;
Les maladies endocriniennes comme le diabète ;
les neurologiques et musculaires (comme la maladie de Parkinson, sclérose en plaques, fibromyalgie…) ;
les cancers en cours de traitement et autres maladies chroniques ; 
des affections auto-immunes comme les lupus ;
les maladies liées au sommeil comme l’apnée du sommeil, la narcolepsie, ou l’hypersomnie.

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