L’effet des jeux vidéo sur le sommeil a fait l’objet de plusieurs études. L’addiction aux jeux vidéo ou ne serait-ce que leur utilisation excessive peut avoir des conséquences négatives sur la qualité du sommeil. Les écrans émettent de la lumière bleue qui perturbe la production de mélatonine. L’endormissement est alors retardé et la qualité du sommeil altérée. Quant aux jeux vidéo, ils exercent un pouvoir d’excitation et de stress qui génère de la dopamine. L’effet des jeux vidéo sur le sommeil est à l’opposé de ce qui est attendu pour bien dormir. Il est donc important de limiter le temps passé devant les écrans avant le coucher. Explications dans cet article.
Effet des jeux vidéo sur le sommeil : la nuisance des écrans
Qui dit jeux vidéo dit écran et lumière bleue
Qu’une personne joue à des jeux vidéos ou fasse un autre usage de son ordinateur, de sa tablette, de son téléphone, le problème reste le même : elle est devant un écran !
L’enquête « l’essentiel du jeu vidéo », réalisée en novembre 2022 par le Syndicat des éditeurs de logiciels et de loisirs, le SELL, révèle que :
- 53% des Français jouent régulièrement aux jeux vidéo, soit au moins une fois par semaine ;
- 37% des enfants jouent pratiquement tous les jours et 29% plusieurs fois par jour ;
- 28% des adultes jouent chaque jour et 22 % plusieurs fois quotidiennement.
Gageons que les confinements de 2020 et 2021 n’ont pas dû arranger ce qui pour certains s’avère être une véritable addiction aux jeux vidéos.
Quel que soit l’âge, un usage intensif des écrans peut :
- Altérer le développement physique, psychique et le comportement social ;
- Impacter négativement le cerveau et l’acquisition des compétences fondamentales chez les jeunes ;
- Diminuer la capacité d’attention.
Selon une étude menée par le Réseau Morphée auprès des collégiens et lycéens franciliens, plus de la moitié des adolescents présentent au moins un trouble du sommeil. Pour 62% des adolescents, les activités entre le dîner et le coucher tournent principalement autour des écrans. Or un usage des écrans plus d’une heure après le dîner est associé à un plus grand risque de restriction de sommeil. Au-delà de deux heures d’écrans après le dîner ou pendant la nuit, le risque de tous les problèmes du sommeil augmente. ( À lire aussi: Chiffres et statistiques des troubles du sommeil et de l’insomnie en France )
Un des problèmes soulevés par l’utilisation des jeux vidéos est notamment l’exposition prolongée à un écran et donc à la lumière bleue émise. La longueur d’onde de cette dernière la rend plus susceptible de pénétrer profondément dans l’œil. Elle donne l’impression à notre psychisme que nous sommes toujours en pleine journée.
Qui dit jeux vidéo et lumière bleue, dit sommeil altéré
Si la lumière bleue reçue par le joueur n’est pas le seul facteur qui vient altérer le sommeil, elle a clairement un caractère aggravant. Elle vient perturber la production de mélatonine, une hormone qui régule et synchronise le cycle du sommeil. En conséquence, l’utilisation de jeux vidéo sur un PC gaming ou un téléphone, avant le coucher, peut :
- Retarder l’endormissement ;
- Réduire la qualité du sommeil ;
- Perturber le rythme circadien.
La pratique des jeux vidéo peut même s’apparenter à une maladie lorsqu’elle entraîne une perte de contrôle et affecte les autres domaines de la vie du joueur. On parle alors d’addiction aux jeux vidéos.
Les données scientifiques montrent la corrélation entre le temps passé devant un écran et son impact sur la santé physique et mentale de la personne et la dégradation de ses relations sociales.
Les effets des jeux vidéos sur la qualité du sommeil
1) Certains jeux vidéos augmentent l’excitation et le stress
Les facteurs qui nuisent à la qualité du sommeil des joueurs de jeux vidéos vont au-delà de l’exposition à la lumière bleue des écrans. En effet, certains jeux de combat, d’action, de guerre provoquent une augmentation du stress chez l’utilisateur. Son excitation s’accroît. Elle mêle :
- La peur d’échouer, de se faire éliminer par l’ennemi ;
- Et l’avidité à aller toujours plus loin, à surprendre l’autre, à sortir vainqueur.
Cet état provoque une augmentation de la dopamine, hormone qui tend à maintenir éveillé.
Les jeux vidéos peuvent aussi générer de l’anxiété. L’endormissement est rendu plus difficile et le sommeil peine à se maintenir. Ce dernier est plus haché, fragmenté, plus court et de mauvaise qualité. Sont aussi en cause les bruits, les effets sonores, les musiques utilisés dans le jeu.
2) Plus on joue aux jeux vidéos tard, plus le sommeil est perturbé
Les études l’ont donc démontré, plus le volume horaire passé sur un jeu vidéo est important, plus le risque que le sommeil soit perturbé augmente. Une étude de 2014 auprès de 800 adultes, de 18 à 94 ans, a confirmé l’impact de la durée de jeux vidéos sur la qualité du sommeil. Les chercheurs ont montré que plus le temps passé à jouer était important :
- Plus la durée d’endormissement s’allongeait ;
- Plus le sommeil était léger.
Dans le même temps, la probabilité de recourir à des somnifères augmentait. Cela est d’autant plus vrai lorsque ces heures de jeux se déroulent le soir avant le coucher, voire la nuit.
Plus le gaming se prolonge, plus la fatigue, les insomnies, le décalage du coucher et du réveil sont présents. Certains joueurs se retrouvent en décalage horaire. Les rythmes circadiens sont désynchronisés. Les phases d’éveil et de sommeil de la personne ne coïncident plus avec l’horloge sociale qui régule la vie quotidienne d’une majorité de personnes. Les performances physiques et mentales du corps et du cerveau peuvent s’en trouver affectées, ainsi que la qualité du sommeil.
Les solutions pour réduire les effets des jeux vidéos sur le sommeil
1) Éviter de jouer trop tard
Pour permettre à notre cerveau de se détendre, l’extinction des écrans doit idéalement se faire une heure avant le coucher. Ce laps de temps permet à notre organisme de se préparer au sommeil. On évite ainsi les bruits trop forts et les effets visuels trop intenses. De fait, il est donc vivement déconseillé de jouer à des jeux vidéos tard le soir :
- Pour limiter toutes ces distractions visuelles et sonores à la fois excitantes et stressantes, qui augmente la production de dopamine, hormone de l’éveil ;
- Pour éviter d’absorber encore plus de lumière bleue, celle qui vient perturber la production de mélatonine, hormone nécessaire à notre sommeil.
Le manque de sommeil peut avoir des conséquences :
- Sur notre santé globale ;
- Sur notre vie professionnelle si nous sommes adultes ;
- Sur les apprentissages scolaires en tant qu’enfant et adolescent.
2) Déterminer le temps de jeu
Pour réduire les effets des jeux vidéo sur le sommeil, il est important de se fixer des limites et de les respecter. En tant qu’adulte, nous avons le devoir de préserver le sommeil et donc la santé de nos enfants. Pour les aider à finir leur session de jeu avec moins de frustration :
- On leur explique clairement pourquoi un temps de jeu est imposé ;
- On indique le temps restant quelques minutes avant la fin.
En tant que joueur adulte, il faudrait idéalement jouer moins de deux heures par jour. C’est un cadre difficile à tenir. D’autant plus lorsqu’on joue en ligne avec d’autres utilisateurs, sans savoir si une partie sera longue ou courte. Pour transformer ce cadre en habitude, on peut :
- Utiliser un timer ;
- S’obliger à respecter une limite horaire pendant au moins trois semaines.
En cas de difficultés ou de soupçons d’addiction aux jeux vidéos, on peut solliciter les conseils d’un médecin addictologue.
Dans la mesure du possible, il est vivement recommandé de ne pas conserver d’écrans dans la chambre à coucher. Téléviseur, smartphone, tablette sont à bannir. En effet, on a vite fait de passer d’un jeu vidéo sur console dans le salon à un jeu sur son téléphone dans son lit. Tout écran émet une lumière bleue et tout jeu provoque de l’excitation. Ces deux facteurs sont néfastes pour le sommeil.
FAQ – Effet des jeux vidéo sur le sommeil
Sur le plan législatif, un décret d’avril 1996 impose l’inscription d’un avertissement sur l’emballage des jeux vidéos et la notice. Cette mise en garde informe les joueurs que les jeux vidéo peuvent déclencher des crises d’épilepsies :
• Chez les personnes souffrant d’une photosensibilité accrue ;
• Ou dans certaines conditions d’usage.
Néanmoins, sur le plan scientifique, les chercheurs n’ont pour le moment pas prouvé que les jeux vidéos peuvent provoquer des crises d’épilepsies. Les personnes épileptiques doivent néanmoins prendre des précautions et demander conseil à leur médecin. Les effets visuels comme des clignotements rapides et des motifs lumineux intenses restent un facteur de risque.
